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1995

2. Port-Vendres/Cadix/Nantes

Vendredi 27 octobre.
6 heures 45. Réveil. Sur le pont, le jour se lève. On ne voit plus la côte. Plusieurs chalutiers à l’horizon, nous sommes dans une zone de pêche. Les matelots ont filé des lignes à l’arrière. L’espoir fait vivre…


Spardeck tout propre.


Chaumard et bouée.

7 heures. Petit déjeuner. 7 heures 15. Douche, puis cigarette. Les chalutiers ont disparu. Plus un bateau à la ronde.

8 heures. Le bateau s’éveille. Heure de propreté. Balayage de la batterie.
Ce matin, toutes les voiles ont été établies et les moteurs arrêtés. Fatigué. Temps superbe.
11 heures. Déjeuner. Crevettes, cabillaud, crêpe antillaise (banane, rhum, chocolat).


Tour du Belem.

12 heures 30. Tour du bateau en Zodiac. Le clapot est important et rend l’abordage délicat. Je prends un peu d’eau sur mon appareil photo en montant l’échelle. Plisson me dit d’aller voir le chef mécanicien pour qu’il vaporise sur l’appareil un produit hydrofuge et volatil, dont j’ai oublié le nom. Je descends dans la salle des machines et le chef, pas très sûr de son coup (moi non plus d’ailleurs), asperge mon appareil. Après essuyage, l’appareil est comme neuf, débarrassé de toute trace humide. Merci Philip.

14 heures. Farniente sur le gaillard, sous la misaine et les focs. Des dauphins viennent jouer à l’étrave. Soleil.


Veille au soleil.

15 heures. Matelotage sur la dunette puis travail dans la mâture. Sur la hune du grand mât, je suis pris d’une soudaine angoisse et refuse de monter plus haut : mes mains sont moites. Je mets ça sur le compte de la fatigue.


Les cargues mollies se balancent doucement.

16 heures 30. Le commandant donne un cours sur la mâture. L’air devient humide. La mer est toujours calme.


Ancre de miséricorde.

17 heures 30. Grosse fatigue. Qu’est-ce que je fiche là? Et dire que j’en ai encore pour 20 jours là dessus. Et en plus, je paye pour être ici… Je suis fou. Et puis cette humidité, et rien qui ne veut sécher. Cette moiteur… cette impression d’être sale et poisseux. Je serai tellement mieux à la maison.
Je vais prendre une douche. Je remonte sur le pont. La nuit est tombée. Mes idées sont revenues en place et la fatigue est un peu atténuée.
Je n’ai jamais eu le mal de mer de ma vie, mais j’ai souvent un petit coup de déprime le deuxième ou troisième jour. L’organisme fatigué par le nouveau rythme des quarts sans doute. Toujours ce sentiment que je serai tellement mieux ailleurs, sur la terre ferme. Il faut dire que la vie en bateau, ce n’est pas toujours confortable.
19 heures. Dîner. Quelques considérations avec le commandant. Tomates et œufs mimosa, gigot, flageolets, fruits. On mange beaucoup sur un bateau… L’exercice physique et le grand air… Les stages sur le Belem ne sont pas recommandés par les Weight Watchers.
20 heures. Déjà le temps de prendre mon quart. Premier tiers du quart à disposition, second à la barre (cap 235 pendant 1 heure 20, n’ayant pas de collègue pour me remplacer, et ne voulant pas non plus montrer signe de fatigue au bosco), puis à la veille. Veille silencieuse car le bosco n’est pas très causant et moi non plus. L’air est si humide que le pont est mouillé. Quelques bateaux aperçus.
Minuit. Café à la cuisine, puis au lit où j’écris le résumé de la journée. Minuit trente. Extinction des feux.

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